Les clous: Peintures

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    Les Clous (Texte) :


    Un autre regard

    L’objet est unique, de par sa forme, son apparence et son environnement.

    Le regard que l’on porte sur lui est empreint de notre propre histoire, ce regard lui confère déjà une vie propre. Cette vision devient totalement subjective.

    Si le regard est guidé par la forme de l’objet, il l’est aussi, mais modifié, par la fonction de l’objet.

    Cette vision est donc prédéfinie, raccrochant l’image du clou à sa fonction, puis au souvenir qu’on en a, à l’utilité personnelle qu’on lui prête, à l’expérience vécue. 


    Le clou par lui-même

    Un clou peut avoir plusieurs « formes » extérieures, plusieurs familles, plusieurs noms.

    S’il est neuf, il n’a pas encore d’existence à proprement parler. S’il a déjà été utilisé, il a déjà eu une vie propre.

    Il peut donc être neuf ou vieux, en bon ou mauvais état, avoir réalisé sa fonction première, être allé au bout de sa destinée, ou pas.

    A t il déjà cette sorte d’humanité que nous confère le fait d’avoir vécu et expérimenté une partie de vie ? C’est cet aspect qui m’intéresse.


    L’existence du clou, ce qu’il nous donne à voir

    De par son existence, le clou a construit ou a subit sa propre histoire, repérable à son apparence ‘’superficielle’’.

    Ce clou porte les traces du temps (éclats, rouille…). Elles sont visibles et correspondent à une certaine « expérience » de vie (clous tordus, cassés, éraflés…)

    On peut les considérer comme autant de marques, de blessures, ou souvenirs.

    Ces marques représentent la patine du temps que l’on doit décoder comme étant le langage propre au vécu de chaque chose comme de chaque être.

    De là découle une nouvelle notion : celle de l’enveloppe, protectrice et secrète de son passé, son intimité, ou démonstratrice de son vécu.

    De la notion de l’enveloppe découle une certaine sensitivité, une notion tactile appréhendée automatiquement par l’œil, « stimulus visuel » en référence à nos propres souvenirs, ou « sur l’inconscient qui va la créer », révélé par cet aspect extérieur, une sorte de personnalité qui semble s’en dégager.


    Appréhender le « vécu » des objets

    On ne cherche à voir, à comprendre, et à peindre que le temps et la notion d’espace.

    Le temps figuré, le temps abstrait, le temps figé ou futur. Ce qui m’intéresse dans cette recherche est le temps passé. Celui passé par l’objet pour accomplir sa tâche, remplir sa mission, sa destinée.

    L’objet nous arrive aujourd’hui, non pas tel qu’à son origine (neuf, ce qu’il a pourtant été), mais marqué ou déformé par les traces du temps. Temps que l’objet a consacré à ce qui était sa fonction originelle.

    Cette notion nous renvoie inévitablement à la question de la mémoire.

    Le Clou, marqué à la fois par sa vie propre, mais aussi par celle du travail que l’homme lui a infligé et par son environnement ‘’familiale’’.

    On ne peut oublier l’alliance de l’homme et du Clou, l’action de l’homme sur le Clou, sa trace, sa marque inscrite dans et sur l’objet. ( sa façon de l’ utiliser, le façonner, le lier à d’autres matériaux ou objets, de bien ou mal l’utiliser, le guider, etc.).


    L’enveloppe extérieure de l’objet, l’enveloppe de rouille de ce clou, ses cicatrices, peuvent paraître si banale à certains, pourtant, il s’agit bien là d’une peau … qui reste sa mémoire personnelle et intime, témoignant par ses codes, des péripéties de sa vie liée à l’homme. Tout comme nous, cette peau le protège et nous révèle son vécu et son présent. Ces cicatrices, ces accidents de la vie, ces marques et (dis) fonctionnements psychiques aussi, traduisent de manière codée notre parcours… La peau est l’enveloppe du corps mais elle enveloppe aussi l’appareil psychique.

    Comme le dit Didier ANZIEU* cette « enveloppe sonore du Moi », « Moi à partir de son expérience de la surface du corps », participe à mieux comprendre ce travail sur le ‘’Moi-mémoire’’… 


    *Didier ANZIEU : professeur à l’université Paris x-Nanterre .Membre de l’association psychanalytique de France dont il a été vice-président.


    Comprendre le Clou 

    Mieux connaître et comprendre les Clous, apprivoiser l’objet dans sa forme et sa matière par le dessin, la peinture, la photo ( agrandissement, recomposition, macro, multiplication d’images, colorées ou monochromes. La sculpture de différentes personnalités de clous, puis de leur moulage, pour les dupliquer et créer de nouveaux ensembles, de nouvelles compositions, etc.

    Redéfinir la structure du ou des clou (s) ou autres objets de mémoire dans une nouvelle composition, un nouvel environnement plus ‘’abstrait’’.

    L’évolution devient quelque peu abstraite au premier regard.

    Chaque partie reproduite (particularités singulières de chacun des objets : partie de son enveloppe, de sa peau, sa couleur, ses éraflures, etc.) devient graphiquement : trait, forme, couleur,… Le tableau composé s’ équilibre, par des traits et des formes empruntées, créant une abstraction qui résume le caractère particulier du clou recomposé, recodé dans sa nouvelle symbolique.

    Mais chacune des parties utilisée existe, offre au regardeur une partie visible et invisible de son passé tout comme pour l’être humain.


    Un des buts de cette recherche est de mêler intimement, de manière symbolique et codée, l’abstraction au réalisme ou le réalisme à l’abstraction.

    L’objet de ce travail est de donner une notion de vie, de sens, au travail abstractif en utilisant cette mémoire.


    Pour ne pas conclure sur les Clous

    Pourquoi ce travail de recherche ? Tout d’abord parce qu’il s’impose à moi. Mais aussi car je veux croire que les choses du passé, comme certaines valeurs, si souvent oubliées, méconnues car plus pratiquées, donc plus comprises, sont aussi souvent méprisées. Notre passé est toujours là, dans notre mémoire, nos sens, dans ces objets familiers ‘’insignifiants’’ mais porteurs.

    Ce passé, notre mémoire, pourtant bien vivant nous aide à construire notre présent et à bâtir notre futur.


    L’envie de créer , de savoir faire, devrait-elle inévitablement passer par des travaux sans réelle conception, des « œuvres » instinctives, sans âme, sans aucune codification, ni caractère ? devrions nous tomber dans l’écueil d’un présent sans surprise, de déjà vu, tellement prévisible, mais tellement « tendance », « décoratif », adapté à l’œil des regardeurs…



  • Conte: Il était une fois...: cliquez sur la flèche pour lire le texte de présentation

    Il était une fois un garçon avec un mauvais caractère.

    Son père lui donna un jour un sachet de clous et lui dit d’en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu’il perdrait patience ou se disputerait avec quelqu’un.


    Le premier jour il en planta 37. Les semaines suivantes il apprit à se contrôler un peu plus. Le nombre de clous qu’il plantait diminuait de jour en jour. Il découvrait qu’il était plus facile de se contrôler que de planter des clous. Un jour arrivât où le garçon ne planta plus aucun clou dans la barrière. Il alla voir son père qui lui dit alors d’enlever un clou dans la barrière pour chaque jour où il n’aurait pas perdu patience.


    Les jours passèrent et le garçon dit un jour à son père qu’il avait enlevé tous les clous de la barrière.


    Alors le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit : "Mon fils, tu t’es bien comporté, mais remarque tous ces trous dans la barrière…Elle ne sera jamais plus comme avant…ces trous sont comme des blessures faites par un couteau sur un homme. Tu peux lui retirer le couteau, il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t’excuseras, la blessure restera. Une blessure verbale fait aussi mal qu’une blessure physique, et laisse autant de cicatrices que ces trous dans la barrière".

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