Mon travail traite essentiellement de la mémoire .
Cette série rassemble une partie de mon travail sur la « Mémoire-peau » .
Le texte ci-après en présente la conception.
La vidéo qui suit est une présentation de ce travail lors d'une exposition en Normandie (Saint Aubin les Elbeufs).
Mémoire-Peau (Texte):
Mon travail traite essentiellement de la mémoire .
« La Mémoire-Objet », « Le Clou » et la « Mémoire-Peau », en référence aux travaux du psychanalyste Didier Anzieu.
Je peins à l’huile pour assurer une pérennité certaine et nécessaire à mes toiles. Elles sont d’ailleurs, pour la plupart, longuement préparées et réalisées dans le respect des techniques anciennes.
Notre mémoire enregistre des instants particuliers, attachés à certains lieux, certains parfums, le souvenir de personnes disparues, de certains objets. Ces derniers portent en eux la trace d’instants furtifs, intimes. Les revoir, les toucher, ré ouvre la porte de notre (leur) mémoire. Ils recèlent des images liées à notre vie ; imprégnés par tant d’instants, d’impressions, de sensations, qu’ils finissent même par ne plus être de simples objets…ils recèlent le souvenir d’événements tragiques ou heureux, la marque ineffaçable de (notre) leur mémoire…de nos repères, de notre mémoire commune…
L’objet résonne alors des traces de notre (sa) propre histoire déposées sur son enveloppe cutanée.
Le temps passe et enveloppe, imprègne ces ‘’objets’’ qui nous accompagnent et y laisse, comme sur nous, empreintes, traces, et cicatrices indélébiles.
Peindre la « Mémoire-peau » est ce qui reste en moi de ce temps figuré qui s’estompe et se transforme en simple impression jusqu’à devenir abstraction. Ce que la mémoire nous laisse de ces instants, de ces objets, mais qui inéluctablement s’estompent, puis s’effacent… et disparaissent… »
Mémoire-peau : la vidéo
Cliquez sur le titre pour lancer la vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=brqJcBiI9pw
Hommage à la toile « Hélice » par le sculpteur Américain MALKE
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A Serge Tenèze
« Entre ciel et désert
Au dessus du rivage
Frontière si brève
L’hélice partage la toile
Lumière soulignée d’ombre
Tels les yeux finement maquillés au matin
Masque frêle fait de lignes savantes
Intemporelles
Bleu noir d’orient à l’interstice des paupières
Manganèse poudreux guidant vers la prunelle
Touches posées par une main habile ou hésitante
Poignet souple aux gestes dansants
Faits pour séduire
Doigts effilés
Rehaussant d’infime et de sublime
Un regard porté clair
A la courbe des cils
Comme à l’aimé nonchalant
On fait don d’espérances
Poudres et pigments de la terre
Épices des amours et reliefs d’une vie
Faite de sable en replis superposés
Mouvants
Plissés
Défiant toutes les géographies
Cartes et croquis figés
Labellisés
Nomme-t-on l’invisible ?
L’Hélice tourne immobile
Harmonisant les tâches rouges de la vie
Éclats et sang qui se devinent
De part et d’autre
De part et d’autre
Entre ciel et désert
Là où la mémoire vibre
Et vrille
Nos indicibles cicatrices… »