Faisant suite à mon travail sur le « Moi-peau », Moi-mémoire et les clous, « Résonance » est le prolongement de ce travail sur la mémoire.
Révéler une nouvelle forme d’existence, une correspondance évidente entre les Clous et les Humains.
Il révèle aussi à l’instar des clous, que certains objets, certains lieux, ont une « peau –mémoire », des cicatrices, des réminiscences, des références sensorielles, voire olfactives ; Ces clous, ces lieux sont des acteurs attachants du passé, et nous aident à vivre en réfléchissant certains de nos souvenirs.…qui n’a pas gardé la montre d’un grand-père, le stylo d’un père, le foulard parfumé d’une mère, ou le clou rouillé qui traînait dans cette maison dont on a gardé la photo jaunie…
Les façades, les murs des pièces recèlent de nombreuses traces d’événements, de sensations vécues qui semblent comme attachés à ces lieux. Ces lieux gardent les traces de notre passage, ou d’accidents de la vie, marques et cicatrices reflétant notre passage désormais invisible dans ces lieux. Souvenirs de ‘’sensations’’, de vibrations.
L’effet que produit des lieux sur notre esprit. Cette conception évoque pour moi une Résonance.
Il s’agit d’une « Résonance » présente mais pas toujours visible, seulement perceptible.
Résonance de sensation ressentie, joie, malaise, jouissance, bonheur, honte, peur, déception, attachés à ces endroits, comme des cicatrices invisibles.…
Mes tableaux réalisés n’existent qu’au travers de deux couleurs "actives" :
Le Bleu : spiritualité, concordance, force douce, existence, intensité "chaude",
Le Jaune : mouvement, dynamique, opposition, réflexion froide, dominance. Il devient Corporel dans cet espace de prégnance bleue, personnage du tableau, créant un mouvement corporel.
L’union de ces oppositions me suffit à traduire cet univers intime.
Ce travail prend du temps car il commence par l’écriture.
La traduction abstraite de mes réflexions "picturales", amène doucement à maturité la conception finale. Enfin, la réalisation des toiles se fait dans la tradition des anciens afin de pérenniser mon travail.
J’ai alors, par la peinture, matérialisé ces réflexions, ces évocations particulières, par un codage personnel. Le « regardeur » ne perçoit plus l’image du réel, « rétinienne », mais est amené dans mon image recomposée, recolorée, à percevoir, mieux comprendre la sensation, la vibration chaude ou froide, la mémoire accrochée au lieu que j’ai voulu dépeindre.
« Un bon peintre a deux objets à représenter : l’Homme, et l’intention de son âme.
La première tâche est facile, la seconde malaisée ». Léonard de Vinci.
Serge Tenèze.
After a long time spent working on nails and Anzieu’s idea of Moi-peau (“Skin Ego”) and Moi-mémoire (“Memory Ego”), the series Résonance (“Resonance”) is an extension of this work on memory. This work reveals a new form of existence and of perception, and an obvious connection between nails and humans.
In keeping with nails, certain places and objects have a peau–mémoire (“Skin memory”) and scars, and produce reminiscences and sensory, even olfactory references. These nails in my previous work, and these places—urban or interior landscapes in this series—are things from the past to which we attach ourselves and which help us to live while reflecting some of our memories. Which of us hasn’t kept a “box of secrets” in which we jealously preserve our grandfather’s watch, our father’s pen, our mother’s perfumed scarf, or the rusty nail found lying around the family home? In the same way, certain photos have meaning and intimate expression only for the person who has taken them.
The fronts of buildings and walls of rooms harbour many traces of events and experienced sensations, which seem as if they were attached to these places. They bear the imprint of our passing, our feelings, our sensations, life’s knocks, marks and scars, all of which bear witness to our invisible relationship with these places: memories of our “sensations” which are recorded forever.
The effect that these places produce on our spirit, and the intimate vibrations that these places impose on our spirit evoke for me a “resonance”.
This is a resonance that is present and not always visible, but just perceptible. A resonance of re-experienced sensations of joy, discomfort, pleasure, happiness, shame, fear, and disappointment, attached to these places like indelible and invisible marks.
My pictures exist only through two “active” colours:
Blue: spirituality, agreement, gentle force, existence, “warm” intensity.
Yellow: movement, dynamic, opposition, cold reflection, dominance. It also becomes “corporal” in this space pregnant with blue, sometimes creating an invisible movement.
The work begins with writing. The reflection and analysis of place and sensory memory are then translated with other forms and colours, encoded and pinned down. The abstract translation of my “pictural” sensations leads gently to the maturing of this final creation.
The “onlooker” then no longer perceives the image of “retinal” reality, but a “resonance”, a sequence “de-picted” from my memory.
Les façades, les murs des pièces recèlent de nombreuses traces d’événements, de sensations vécues qui semblent comme attachés à ces lieux. Ces lieux gardent les traces de notre passage, ou d’accidents de la vie, marques et cicatrices reflétant notre passage désormais invisible dans ces lieux...